Présentation & retour au club

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots pour ceux qui ne vous connaissent pas encore ?
"Je m'appelle Michel Audrain, j’ai 63 ans, je suis originaire de Rennes, marié et père de deux enfants. J’ai eu une carrière de joueur professionnel pendant une douzaine d’années puis je suis passé entraîneur dans les années 90. J’ai commencé comme directeur de centre de formation, avec l’envie de transmettre ce que j’avais appris dans ma carrière de joueur.

J’ai dirigé les centres de formation d’Angers et de Lorient, où j’ai eu sous ma responsabilité des jeunes comme André-Pierre Gignac, qui a fait une très belle carrière. J’ai aussi été entraîneur adjoint à Reims, Lyon, Troyes, Laval, Caen… avant de devenir entraîneur principal à Avranches. Ce rôle m’a permis de retrouver l’adrénaline du terrain, de la compétition, et de porter un projet en tant que numéro un."

Qu’est-ce qui vous a motivé à rejoindre les Voltigeurs de Châteaubriant ?
"Il y a d’abord un attachement personnel. J’ai joué ici en 1993, j’y ai connu Jeff (Viol), et j’ai gardé de très bons souvenirs du club. Quand il m’a contacté, c’était naturel d’y prêter attention. Il y a aussi ma relation avec Papy Leye, que je connais très bien. Le fait qu’il devienne manager général est une vraie opportunité : je vais pouvoir m’appuyer sur lui pour bien connaître l’effectif et gagner du temps."

"La dimension humaine du club m’a séduit. C’est un club familial, ambitieux, mais réaliste. Et enfin, il y a un aspect plus personnel : je vis à Angers depuis plusieurs années, et Châteaubriant est à une distance qui me permet de garder un équilibre de vie, ce qui compte aussi à mon âge."

Vous connaissez déjà le club pour y avoir joué dans les années 90. Qu’est-ce que ça vous fait d’y revenir aujourd’hui ?
"Il y a une vraie émotion. Revenir dans un lieu où l’on a joué, c’est toujours particulier. J’ai revu les installations, le stade, le siège… Le club a grandi. On sent qu’il y a une volonté de structuration, même si ce n’est pas toujours facile pour un club situé dans une ville de taille moyenne."

"Ce que je respecte profondément, c’est la stabilité du club à ce niveau. Être en National 2 depuis six saisons, avec un des plus petits budgets du championnat, ce n’est pas un miracle. C’est le fruit d’un travail collectif, d’une organisation bien pensée, d’un engagement quotidien."

Projet & ambitions

Quels seront vos objectifs pour cette saison ?
"Objectivement, l’objectif principal reste le maintien. Le championnat est de plus en plus relevé, les exigences sont grandes. On va essayer d’avoir un bon classement, mais avec lucidité. On ne pourra pas rivaliser sur tous les plans, donc il faudra être stratégiques."

"Mais au-delà du classement, ce que je veux, c’est que notre équipe ait une identité, que les gens prennent plaisir à la voir jouer. Si les supporters s’identifient à notre jeu, à notre engagement, alors on aura réussi quelque chose d’important."

Avez-vous une philosophie de jeu particulière ?
"J’aime beaucoup le jeu de possession, la relance courte, le jeu combiné. Repartir proprement de derrière, construire les actions avec patience. C’est ce que j’essaierai de mettre en place, dans la mesure où les profils de joueurs le permettront."

"Mais on sait aussi que la N2 est un championnat très physique. Il faudra garder une solidité défensive, une vraie rigueur. Et surtout, que les joueurs prennent du plaisir. ‘C’est un terme qu’on n’ose pas toujours utiliser, mais pour moi, c’est fondamental, à tous les niveaux.’"

Quelle importance accordez-vous à l’intégration des jeunes dans l’équipe première ?
"Très importante. On n’a pas des équipes de jeunes au niveau national, donc c’est plus difficile. Mais on doit être capables d’intégrer un ou deux jeunes chaque saison. Il faut les accompagner, leur donner des repères, et créer une passerelle solide avec la formation."

Méthode & management

Quel est votre regard sur le championnat National 2 aujourd’hui ?
"Le niveau s’élève chaque saison. La réforme du championnat a concentré les talents, et les équipes sont de plus en plus compétitives. ‘Le National 2 va devenir de plus en plus exigeant et difficile’, et on ne pourra pas se permettre de perdre du temps."

Que tirez-vous de vos expériences passées en centre de formation ?
"J’ai passé près de 15 ans avec les jeunes. J’ai appris à écouter, à comprendre leurs trajectoires, leurs motivations. En tant qu’entraîneur principal, il faut aussi gagner des matchs, mais l’accompagnement humain reste essentiel."

"J’ai cette capacité à construire une équipe, à valoriser l’individu dans le collectif."

Vie de groupe & terrain

Quelle place accordez-vous à l’humain dans la gestion d’un groupe ?
"Pour moi, c’est le socle de tout. ‘Savoir d’où vient le joueur, ce qui le motive, quelles sont ses aspirations… c’est la clé pour l’accompagner.’ Il faut du dialogue, de l’écoute, mais aussi de l’exigence. On ne peut pas avancer si chacun ne comprend pas sa place dans le projet."

Avez-vous déjà identifié des besoins ou des axes de travail dans l’effectif ?
"Je commence tout juste à découvrir l’effectif, mais on sait déjà que certains joueurs vont partir. Il faudra les remplacer intelligemment. Le club a un bon esprit de groupe, il faut le conserver. Avec quatre ou cinq renforts ciblés, on peut stabiliser l’équipe."

Un mot pour les supporters ?
"Je veux qu’ils prennent du plaisir à nous voir jouer. Et pour ça, on devra être généreux, combatifs. ‘Même si on perd parfois, si on se bat pour eux, ils le verront et ils seront là.’ On veut créer une identité de jeu reconnaissable, qu’on dise : 'ça, c’est Châteaubriant'."

Passion, Fierté, Humilité